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MANAGEMENT D'ENTREPRISE/TOUYAIL MAJID
23 décembre 2006

le système de valeurs au sein de l'entreprise

CABY8ZF1L’éthique d’entreprise : un luxe ou une nécessité stratégique?

L’entreprise est définie comme étant un organe vital dans l’organisme d’une économie donnée. Elle se conduit comme un microcosme humain spécifique, avec une structure organisationnelle propre, ses règles du jeu, son système de valeurs, ses forces et ses faiblesses, et une idéologie particulière.

A travers son histoire, l’entreprise a dû développer une identité propre, une culture et une éthique qui vont révolutionner son management et devenir ainsi une nécessité d’ordre stratégique pour la survie et la croissance dans un monde sans frontières, un monde de compétition et de concurrence impitoyable.

Manager par les valeurs n’est plus aujourd’hui un luxe, ni une mode, mais plutôt une nouvelle stratégie qui conditionne l’existence même de l’entreprise, et un vecteur clé dans le management participatif qui prend aujourd’hui de plus en plus d’ampleur au sein de « l’entreprise famille ». Quelles sont donc les motivations réelles de cette nouvelle démarche ?1es raisons de son triomphe ? Les fondements et les conditions de sa légitimité?

Après les notions de «projet d’entreprise » et de « culture d’entreprise » est arrivée l’ère de l’éthique qui va prendre plus d’importance dans la pratique managériale. Ainsi, « la poussée de fièvre éthique » va envahir l’univers de l’entreprise après avoir touché au préalable la nature, les sciences biomédicales et les médias. À cet effet, l’éthique d’entreprise va définir un ensemble de règles de conduite qui organisent les relations internes et externes de l’entreprise, et définissent sa responsabilité vis à vis des acteurs qui l’entourent.

Cette nouvelle démarche a constitué une réaction logique et stratégique à des changements et à des chambardements qui ont touché l’univers de l’entreprise. En effet, la crise l’organisation taylorienne a mis fin au principe d’obéissance pour donner naissance à un nouveau principe de la responsabilité et de la délégation du pouvoir.

Devant cette nouvelle donne, les chefs d’entreprise ont dû promulguer des codes de conduite externe et interne à l’entreprise, qui structurent et organisent les nouveaux rapports relationnels. Par ailleurs, l’image de marque et la notoriété de l’entreprise sont devenues directement liées à la perception de l’éthique de ses dirigeants, et l’esprit d’implication et d’appartenance se trouve renforcé si l’entreprise affiche et met en pratique un système de valeurs auquel on croit fort. De même, face à l’adversité des contextes nationaux et internationaux complexes, les « valeurs éthiques » vont constituer les paramètres clés pour développer une nouvelle approche stratégique au service de l’entreprise.

L’entreprise éthique est devenue ainsi consciente de sa responsabilité, non seulement vis-à-vis de son personnel, mais également vis- à-vis de son environnement et des autres acteurs qui l’entourent (marché, Etat...).

De ce fait, elle était dans l’obligation de mettre en pratique des valeurs qui se réfèrent aux impératifs suivants :

- Valeurs nécessaires au bon exercice du métier de l’entreprise, les droits et les obligations de chacun vis à- vis des clients, des concurrents et des pouvoirs publics;

- Valeurs stipulant le respect des personnes, du marché, de l’environnement;

- Valeurs de créativité et de cohésion de l’entreprise.

Pour illustrer cette nouvelle orientation imposée au management de l’entreprise, nous citons à titre d’exemple les cinq « valeurs éthiques » propres à AXA Maroc :

- le réalisme

- le professionnalisme

- l’innovation

- l’esprit d’équipe

- le respect de la parole donnée

Ainsi, le champ d’action de l’éthique d’entreprise ne va pas se limiter aux pratiques commerciales et à la gestion des ressources humaines, mais il tend à être plus global pour toucher la citoyenneté, la communication, l’environnement, le gouvernement d’entreprise et sa responsabilité sociale...

Toutefois, il faut noter que l’établissement d’une éthique d’entreprise n’est pas une fin en soi ; faudrait- il réussir sa mise en pratique? À quel prix et à quelles conditions? Devra-t-on l’imposer ou la proposer aux collaborateurs ? Est-ce que nos entreprises ont pu développer une identité appropriée pour pouvoir prétendre à un système de valeurs, qui tire ses principes de la réalité propre à l’entreprise et à son environnement?

En effet, il faut reconnaître que l’éthique d’entreprise est une équation à Plusieurs variables multidimensionnelles et multidisciplinaires qui exigent ce qui suit :

- Une structure organisationnelle et hiérarchique plus souple et moins rigide

- Un système de communication plus fluide qui garantit la libre circulation de l’information de haut en bas et de bas en haut sans complication

- l’adhésion de tous les membres du groupe au projet d’éthique global.De ce fait, les valeurs doivent être établies d’une façon démocratique, « par voie descendante ou par représentativité, en dialogue avec les chefs d’entreprise, avant leur promulgation ». Ainsi, l’éthique va constituer un élément fédérateur qui permet d’éviter le risque de dispersion et d’incohérence globale au sein de l’entreprise.

- Un environnement socio économico politique favorable et un arsenal juridique et juridictionnel transparent et moderne

- Un moralisme clair et sans équivoque, qui fait place aux côtés social et humain dans la gestion des rapports relationnels à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise

- un management de type participatif qui favorise l’esprit d’appartenance et d’implication chez les membres du groupe.

Ce sont donc les conditions minimales qui peuvent garantir l’épanouissement d’une éthique d’entreprise au sein d’une entité socio économique donnée et font réussir sa mise en pratique. Cette qualité" morale"  (l’éthique) est devenue aujourd’hui un vecteur clé de la compétitivité et de la croissance des entreprises sur le plan national et international, et constitue également un outil primordial qui fait prévaloir les valeurs de l’entreprise, son image de marque, son savoir-faire et son savoir être dans un monde où la concurrence est le seul mot clé du jeu socio économique.

Faut-il espérer un jour que l’entreprise marocaine puisse satisfaire à ces conditions pour pouvoir mettre en place une éthique propre. Mais avant tout, est-ce que nos entreprises ont pu développer une identité appropriée pour pouvoir prétendre à un système de valeurs, qui comme nous le savons, tire ses principes de la réalité propre à l’entreprise et à son environnement? De même, faut-il espérer un jour réussir la mise en place d’un management participatif au sein de nos entreprises ? Et garantir une humanisation de notre professionnalisme, et un professionnalisme de la gestion de nos ressources humaines? Faut-il espérer finir un jour avec cette relation par la peur et la crainte qui caractérise aujourd’hui notre management, pour pouvoir solliciter l’adhésion du personnel à un système de valeurs? Faut-il espérer revaloriser un jour notre capital humain pour pouvoir tirer profit de sa participation et son implication pour l’élaboration d’une éthique propre ?

Il faut reconnaître que, sans cette revalorisation, il n’y a point d’éthique, ni de culture, ni même de projet d’entreprise.

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